Les avocats de Donald Trump promettent de nouveaux recours et cherchent à retarder ou bloquer la certification des résultats dans plusieurs Etats.
Après un recompte manuel de 5 millions de bulletins, le verdict est, le même : Joe Biden a remporté la Géorgie et ses 16 grands électeurs avec 12.284 voix d’avance face à Donald Trump. Mais alors que les résultats du « Peach State » doivent être certifiés vendredi, l’avocat du président américain Rudy Giuliani a promis de déposer un nouveau recours. Avec une stratégie qui semble désormais claire : tenter à tout prix de retarder l’officialisation des résultats de la présidentielle américaine, afin de court-circuiter le verdict populaire lors du vote des grands électeurs au collège électoral, le 14 décembre.
En Géorgie, le recompte a permis d’identifier environ 5.000 bulletins qui n’avaient pas été comptabilisés. Au final, Donald Trump progresse de 496 voix, soit 0,001 %. « Le premier audit historique dans tout l’Etat de Géorgie a confirmé les résultats de l’élection présidentielle, avec Joe Biden en tête devant Donald Trump », a écrit le secrétaire d’Etat républicain Brad Raffensperger, qui a tenu tête depuis 15 jours face à l’équipe du président américain, défendant un dépouillement mené, selon lui, « dans la plus grande transparence ».
Un juge déboute la campagne de Trump, qui promet un nouveau recours
Jeudi, un avocat plaidant pour la campagne du président américain a demandé à un juge de bloquer la certification des résultats, qui doit intervenir vendredi. Mais le magistrat, qui a été nommé par Donald Trump, a refusé, écrivant : « Bloquer la certification des résultats à l’ultime minute causerait de la confusion et (représenterait) une négation du droit de vote, à mes yeux, sans aucune base légale ou factuelle. »
Le feuilleton n’est pas encore terminé. Un second recompte, cette fois à la machine, peut en théorie être demandé. Et l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, a promis qu’il déposerait un nouveau recours vendredi matin pour contester la validation des résultats en Géorgie. Lors d’une conférence de presse surréaliste, la teinture de ses cheveux coulant le long de son visage, il a dénoncé un « complot national » et « une fraude massive », encore une fois sans apporter de preuve. La veille, il avait pourtant reconnu face à un juge fédéral que le recours en Pennsylvanie n’était « pas une plainte pour fraude ». La raison est simple : un avocat peut être radié du barreau s’il ment à un juge.
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Vidéo: Présidentielle américaine : Quels recours pour Donald Trump ? (France 24)
Jouer la montre pour tenter un coup de poker au collège électoral
Dans le Michigan, la campagne de Donald Trump a retiré ses plaintes et cherche, là aussi, à empêcher les résultats d’être validés – car deux responsables républicains affirment avoir subi des pressions pour certifier les résultats à Detroit la veille. Alors que les avocats de Donald Trump en sont à 32 défaites pour seulement deux victoires devant la justice, ils semblent avoir changé de tactique.
Selon le Washington Post, le président américain veut désormais bloquer la certification des résultats dans trois Etats afin de pouvoir court-circuiter le vote du collège électoral le 14 décembre. En cas de blocage, les élus républicains, qui sont au pouvoir en Pennsylvanie et dans le Michigan, notamment, pourraient décider d’envoyer des grands électeurs pro-Trump à la place de ceux choisis par le peuple. De l’avis de nombreux experts, les chances de succès de ce scénario sont quasi nulles. Mais dénoncer une « élection truquée » permet à Donald Trump de mobiliser les électeurs républicains en vue des deux sénatoriales de Géorgie qui feront pencher la balance au Sénat le 5 janvier.