Entre «300 et 350.000» personnes n’ont pas pu voter dimanche 22 novembre au Burkina Faso en raison de l’insécurité, lors d’élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées dans un contexte tendu, dans ce pays en proie à des attaques djihadistes incessantes. Quelque 6,5 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour ce double scrutin présidentiel et législatif et les bureaux de vote ont fermé à 20 heures (heure de Paris). Les résultats, dont la compilation devait débuter dimanche soir, sont attendus pour les jours à venir.
Si à Ougadougou le vote s’est déroulé sans encombre, «autour de 300 à 350.000» personnes n’ont pas pu voter dans les régions en raison des menaces sécuritaires, a déclaré le président de la Commission électorale, Newton Ahmed Barry, à la télévision nationale dimanche soir. Dans les zones touchées par les exactions djihadistes, les autorités ont affirmé que des forces de sécurité avaient été déployées pour sécuriser le scrutin, mais aucun chiffre ou détail n’a été donné.
Lors du vote, «des individus ont interdit aux populations de prendre part au vote», avait dit Newton Ahmed Barry plus tôt dimanche. Ils ont «dit à des populations que celui qui plonge son doigt dans l’encre indélébile peut dire adieu à son doigt».
Des ballets d’hélicoptères transportant du matériel électoral, selon les autorités, étaient entendus dimanche soir à Ouagadougou.
Roch Marc Christian Kaboré, élu en 2015 et qui brigue un second mandat, fait figure de favori. Il est opposé à douze adversaires, dont Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, et Eddie Komboïgo, candidat du parti de l’ex-président Blaise Compaoré, dont le régime tombé il y a six ans fait l’objet d’une nostalgie croissante.