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Le Premier ministre israélien, qui risque d’être délogé par une coalition politique hétéroclite menée par le centriste Yaïr Lapid, manœuvre pour empêcher cette dernière d’obtenir le vote de confiance au Parlement. Les jours prochains s’annoncent décisifs.

Israël s’approche vendredi 4 juin de la fin d’une époque après la formation in extremis d’une coalition hétéroclite qui pourrait dès les prochains jours évincer du pouvoir Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus longtemps en fonctions de l’histoire du pays.

Cette coalition inédite est composée de huit partis – deux de gauche, deux du centre, trois de droite et une formation arabe – que tout oppose si ce n’est la volonté d’écarter Benjamin Netanyahu du pouvoir.

Le vote de confiance du Parlement à l’équipe gouvernementale doit intervenir dans un délai d’une semaine, mais Benjamin Netanyahu a commencé dès jeudi à multiplier les tentatives de déstabilisation, espérant des défections de dernière minute.

« Tous les députés élus grâce au soutien de la droite doivent s’opposer à ce dangereux gouvernement de gauche », a t-il tweeté dans la matinée, rompant son silence depuis la proclamation de l’accord de coalition.

Depuis son compte Twitter personnel, le chef du Likoud, parti de Benjamin Netanyahu, a de son côté appelé ses anciens alliés de droite à « retirer maintenant » leurs signatures. Le soutien du chef du parti de droite radicale Yamina et ancien allié du Premier ministre, Naftali Bennett, a été crucial à la formation de la coalition anti-Netanyahu.

61 députés sur 120

Les tractations ayant conduit à cet accord ont duré plusieurs jours, sur fond de rumeurs, de pressions et de tensions. La nouvelle est tombée à 23 h 25 mercredi, quelques dizaines de minutes avant l’expiration du délai : Yaïr Lapid, chef de la formation centriste Yesh Atid, a annoncé avoir « réussi à former un gouvernement ». Avec le soutien de 61 députés (sur 120), cet accord doit mettre un terme à deux ans de crise politique marquée par quatre élections et aucun gouvernement stable.

Si la formation arabe islamiste Raam, dirigée par Mansour Abbas, a signé l’accord, elle ne prévoit pas de participer à ce cabinet.

Bennett puis Lapid

Naftali Bennett, ancien assistant de Benjamin Netanyahu devenu son rival, sera le premier chef du gouvernement, jusqu’en 2023, avant d’être remplacé par Yaïr Lapid jusqu’en 2025, selon les médias israéliens. À moins que cette coalition hétéroclite – divisée sur des questions économiques, de sécurité et sur la question sensible de la relation entre État et religion – n’éclate en vol.

Les États-Unis resteront en tout cas un allié de l’État hébreu, a assuré Washington jeudi. Le « soutien indéfectible » des États-Unis pour Israël demeurera inchangé « quoi qu’il arrive, quel que soit le gouvernement », a dit le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, devant la presse. « Rien ne changera même si le gouvernement change. » Il a aussi confirmé l’intention de Washington de contribuer au renflouement du bouclier antiprojectiles d’Israël, dont les missiles ont été fortement utilisés lors des onze jours de conflit avec le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza en mai.

Avec AFP

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