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La France a annoncé jeudi qu’elle suspendait à titre conservatoire ses opérations militaires conjointes avec les forces maliennes du fait de la transition politique en cours au Mali, une décision destinée à faire pression sur la junte militaire pour qu’elle rétablisse un gouvernement civil.

Les opérations exclusivement françaises, elles, sont maintenues. La décision sera réévaluée dans les prochains jours, a fait savoir le ministère français des Armées.

Cette annonce intervient alors que le président et le Premier ministre intérimaires maliens ont été arrêtés par l’armée et poussés à la démission la semaine dernière, à la suite de l’annonce d’un remaniement ministériel, amplifiant la crise politique dans le pays.

Assimi Goita, le colonel à l’origine du coup d’Etat d’août 2020 puis de la nouvelle révolte militaire, a été nommé président vendredi dernier.

Emmanuel Macron a déclaré dans un entretien au Journal du Dimanche que la question d’un retrait de l’armée française au Mali se posait après le nouveau putsch militaire survenu à Bamako.

Le chef de l’Etat français a souligné par ailleurs en début de semaine que l’armée française ne pouvait combattre à elle seule le terrorisme au Sahel et que sa présence sur le terrain nécessitait le renforcement d’institutions stables et légitimes.

« Des exigences et des lignes rouges ont été posées » par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine pour « clarifier le cadre de la transition politique au Mali », a indiqué jeudi le ministère des Armées. « Il revient aux autorités maliennes d’y répondre rapidement ».

« Dans l’attente de ces garanties, la France (…) a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit », a-t-il ajouté dans un communiqué.

« Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes ».

Un porte-parole de l’armée malienne a décliné une demande de commentaire, indiquant qu’il s’agissait d’une question politique.

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