En Éthiopie, le conflit continue dans la province du Tigré. Il a fait des milliers de morts et entraîné également des dégâts considérables. De nombreuses infrastructures ont notamment été pillées ou détruites.
Ils sont des dizaines à attendre dans une longue file s’étirant autour de la Banque commerciale d’Éthiopie. Pour Mobratu, venu pour retirer de l’argent liquide, c’est du jamais vu. « Ca n’existait pas avant la guerre. Regarder les gens attendre comme ça, c’est triste. En plus, parfois il y a de l’argent, d’autres fois non. Et les retraits sont limités à 100 dollars. Or cet argent est vital pour ma famille. On a besoin d’acheter à manger. 100 dollars c’est trop peu. »
« Tous les distributeurs sont en panne »
Des habitants de toute la région viennent à Aksoum. Hagos habite à Adwa, une ville à une trentaine de kilomètres vers l’Est. Il attend son tour depuis deux heures. « Les banques sont toutes fermées et tous les distributeurs sont en panne. C’est la seule ouverte dans la région. J’ai dû payer le transport et en général il y a 5h d’attente. Des fois, j’échoue parce que l’agence ferme à 14h. »
Une stratégie ?
Les clients qui ont pu entrer et effectuer leur opération ressortent généralement soulagés. Tohadu a pu payer une facture en retard. « Je suis en partie heureux d’avoir réussi. Certains se mettent dans la file et vous vendent leur place pour trois dollars. Donc j’ai gagné du temps. J’ai de la chance, car parfois la banque n’a pas d’argent et vous attendez pour rien »; Beaucoup de Tigréens estiment que le pillage, la destruction et la fermeture des banques fait partie d’une stratégie pour plonger les habitants dans la pauvreté et faire en quelques sortes revenir la province à l’âge de pierre.