“Des sanctions dans certains secteurs économiques, c’est une possibilité”, a déclaré le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune dans l’émission “Le Grand Rendez-vous” de la radio Europe 1 et du quotidien Les Échos.
“La Turquie a choisi la voie de la provocation”
“Vous évoquez l’Union douanière, je ne crois pas que ce soit (l’option) la plus efficace”, a-t-il en revanche souligné en référence à des informations de presse sur une possible suppression de l’union douanière entre l’UE et la Turquie.
Après une série de contentieux, l’Union européenne a condamné fin octobre les provocations “totalement inacceptables” d’Ankara, mais renvoyé à son sommet de décembre toute prise de décision sur d’éventuelles sanctions.
Il n’y a “plus d’illusions sur ce que sont Erdogan et son régime”
Les tensions et les contentieux se sont multipliés entre l’UE et la Turquie, notamment en Méditerranée orientale où la découverte de vastes gisements gaziers aiguise les appétits. Dernièrement, la Turquie a apporté un soutien majeur à l’Azerbaïdjan face à l’Arménie dans le conflit du Nagorny Karabakh.
Elle a aussi appelé à boycotter les produits français après le soutien exprimé par le président Emmanuel Macron au droit à la caricature au nom de la liberté d’expression, après la décapitation le 16 octobre par un islamiste d’un enseignant français qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.
“Pendant 10 ou 15 ans, on a pensé que la Turquie était une sympathique démocratie-chrétienne à l’orientale avec une modernisation qui se ferait progressivement”, a déclaré Clément Beaune.
“Ca n’est pas cela. C’est un islamisme agressif culturellement, géopolitiquement, dans tous les domaines. On l’a vu encore dans le Haut Karabakh ces derniers jours et donc il ne faut avoir aucune naïveté”, a-t-il insisté. “Non la France n’est pas seule face à la Turquie (…) Aujourd’hui aucun pays européen n’a plus d’illusions sur ce que sont Erdogan et son régime”, a-t-il assuré.